Par Cloé Caron

Souvent notre focus dans une organisation est axé sur les résultats et on a donc la pression d’être productif en tout temps. Ce qui nous empêche bien souvent de prendre du temps pour réfléchir à la valeur ajoutée qu’on veut apporter. Dans ce contexte, en tant qu’équipe de direction on peut avoir le réflexe de se concentrer davantage sur ce qui doit être accompli et moins sur qui on doit être comme leaders. Le danger de cette pression est que nous arrêtons de remarquer, d’écouter et d’être au meilleur de nous-mêmesAvez-vous l’impression dans votre comité de direction que vous êtes davantage axé sur le « FAIRE », donc sur les tâches à accomplir au quotidien plutôt que dans l’« ÊTRE », soit sur votre valeur ajoutée dans l’organisationJe vous pose la question car ce temps pour nous arrêter et penser est essentiel et a définitivement un impact sur la qualité de nos conversations, de nos interventions, de nos décisions, de nos relations et de notre performance. C’est ce qui fait la différence entre « avoir la tête pleine » et « être en pleine conscience ».  

 

LES IMPACTS D’AVOIR LA TÊTE PLEINE 

Dernièrement, je discutais avec une coachée, membre d’un comité de direction, et elle m’a fait part qu’elle se sentait parfois comme un hamster dans sa roue. Elle a souvent l’impression de passer ses journées dans la vitesse, elle a le sentiment d’être débordée et de ne pas pouvoir prendre de pauses. Comme elle n’a pas le temps ds’arrêter pour penser, elle fait confiance à son pilote automatique en oubliant tous les biais que cela amène  Elle est souvent dans la cadence, dans l’urgence de livrer et elle ressent qu’elle a des réactions, des paroles ou comportements qu’elle ne contrôle pas toujours et qui parfois, dépassent son intention. C’est l’exemple parfait d’avoir la tête pleine et de ne plus avoir de place pour réfléchir et se concentrer.  

D’ailleurs, quand on a la tête pleine, on assiste à des meetings où on prend des décisions basées sur ce qui a été fait avant et non sur ce qui pourraient être fait. On supporte nos employés de la même façon qu’il y a un an, même si leurs besoins ont changé. On ne prend pas le temps de s’adapter à eux. On s’occupe de notre département et de nos tâches seulement, car on ne prend pas le temps de voir le « big picture », c’est-à-dire les besoins de l’organisation dans son ensemble 

 

LES BÉNÉFICES D’ÊTRE EN PLEINE CONSCIENCE 

Au contraire, lorsque nous sommes en pleine conscience, nous sommes calmes, conscients, concentrés, nous avons davantage de clarté́ et de focus. Cet état d’esprit nous permet d’être ouverts, à soi, aux autres et à notre environnement. On remarque, on sent, on voit les signes, on s’ajuste au stress, on relativise et on met plus facilement en contexte. Si chacun des membres du comité de direction est dans cet état d’esprit, ce sera donc plus facile de prendre les bonnes décisions, d’avoir les conversations nécessaires, de se remettre en question et simplement d’avoir des rencontres plus efficaces.  

D’ailleurs, la recherche scientifique sur la pleine conscience démontre de plus en plus son impact positif sur la performance, la prise de décision, la mémoire, la régulation des émotions, la capacité à prendre de la perspective, la résilience, etc. Est-ce que ça vous surprend?  

Concrètement, quand on est en pleine conscience, dans en équipe de gestion, on prend le temps de réfléchir aux différents éléments avant de prendre une décision en groupe, on invite tous les membres du comité de direction à s’exprimer sur un enjeu pour comprendre toutes les perspectives. On adapte notre communication et notre support à nos employés selon leurs besoins et autonomie. On coache davantage nos employés dans une perspective de développement à long terme vs de compléter une tâche à court terme.  

 

UN TRUC POUR ÊTRE EN PLEINE CONSCIENCE 

Maintenant que nous avons établit les bénéfices de la pleine conscience, vous vous demandez probablement comment rester dans cet état d’esprit? Pour se faire, je vous invite d’abord à prendre quelques minutes pour prendre conscience de votre état général :  

  • Comment qualifiez-vous votre état d’esprit en général? Avez-vous la tête pleine ou vous êtes en pleine conscience?  
  • Comment vous présentez-vous au quotidien au travail? À la maison?  
  • Qu’est-ce que vous pourriez gagner à être davantage présent? 

Et je vous propose, pour être plus souvent dans cet état d’esprit, que chacun des membres de votre comité de direction pratique cet exercice, de Martin Boroson, intitulé la minute portable, dès qu‘il en sent le besoin :  

Fermez les yeux, partez un chronomètre pour une durée de 60 secondes, comptez vos inspirations/expirations. Au bout de l’exercice, retenez votre compte final. Par la suite, vous pourrez recommencer, sans chronomètre, quand vous voulez en refaisant simplement le même compte d’inspirations/expirations. Cet exercice vous permettra de revenir dans l’instant présent et de vous arrêter, pour une minute et ne plus penser à tout ce que vous avez à faire.  

L’exercice vous permettra de vous recentrer en seulement une minute, il est donc très facile à faire au bureau, peu importe le moment de la journée 

Bref, pratiquer la pleine conscience permet de renforcir notre « forme mentale », comme un muscle. Comme notre forme physique, il est tout autant important de développer notre « forme mentale », car ceci nous permettra d’être la meilleure version de nous-mêmes. De cette façon, nous réussirons plus facilement à être les leaders dont nos équipes et l’organisation ont besoinAlors, j’aimerais terminer en vous demande : que mettrez-vous en place pour être plus souvent en pleine conscience?