Par Cloé Caron, PCC, ICF, coach certifiée
Avec la collaboration de Anik Desjardins, CRHA, ACC, coach certifiée
J’avais 8 ans quand j’ai vu Robert Redford pour la première fois, aux côtés de Barbra Streisand dans The way we were (Nos plus belles années). Je suis tombée en amour! J’étais dévastée alors que le film se terminait sur une scène où deux êtres qui s’aiment avaient pris des chemins différents. Un an plus tard, je rencontrais mon père pour la 1ère fois. J’avais 9 ans. Je m’étais faite une image, qu’il ressemblerait à Robert Redford. Avec cet espoir, je venais de rassembler les morceaux pour un effondrement garanti – mon père, Italien du Sud, ne pouvait, sous aucune circonstance, ressembler au célèbre acteur. J’avais perdu mon innocence….
Pourquoi je vous parle de cet épisode très personnel de vie? Alors que j’écris ces lignes en octobre 2021, une pensée me hante : Qu’est-ce que ces derniers 18 mois nous auront vraiment apporté? J’ai le sentiment que cette pandémie nous a fait perdre de notre innocence collective.
Peut-on la retrouver? Comment?
Si je me fie à mon expérience personnelle, j’ai dû développer, avec l’aide de coachs et de mentors un niveau de résilience encore jamais atteint au fil des années. Au début, ma résilience était fonctionnelle*. Elle me permettait de composer avec ma situation et d’avancer. Ensuite, elle s’est développée pour devenir un réel levier pour développer ma confiance, une perspective positive sur ma vie et mon futur. Elle est devenue résilience de potentialité*. La résilience de potentialité est possible quand nous acceptons pleinement « ce qui est », sans aucune retenue. Sans partager ici tous les détails, ma relation avec mon père est loin de l’histoire d’amour entre Robert Redford et Barbra Streisand. Elle fait toutefois partie de ce que je suis, de mon histoire et elle m’a permis de grandir, de transcender des attentes, des incompréhensions, des peurs. Et aujourd’hui, je suis en paix, je peux apprécier le fait que cette relation m’a permis de développer mon potentiel.
Quel lien pouvons-nous collectivement faire avec cette anecdote? Je crois que nous avons développé le premier niveau de résilience. Nous avons composé avec le télétravail, nous nous sommes dit que la situation n’était que temporaire et qu’elle allait revenir à la normale, nous avons mis en place des mécanismes pour gérer la performance à distance. Il est maintenant temps de développer une résilience encore plus profonde – celle qui sera le levier pour que nous puissions collectivement retrouver confiance et recréer une perspective positive sur notre vie et notre futur.
Voici une démarche en 3 étapes que je vous propose pour y parvenir.
- Acceptez l’inconfort que génère la situation actuelle : la pandémie, la gestion à distance, l’adaptation, l’inconnu. Offrez-vous des moments de calme et de ralentissement au quotidien pour accepter la situation telle qu’elle est. Acceptez que la perte de contrôle ou encore la constante incertitude soit inconfortable.
- Observez cet inconfort sans tenter de le fuir, sans jugement sur vous-même ou sur les autres, faites simplement observer. Avez-vous pris le temps de vous demander quelle en est la source? Quels sont vos doutes, vos craintes, vos incompréhensions, vos attentes? Qu’est-ce qui est là? En pratiquant des exercices de pleine présence ou des méditations, vous vous exercez à être sans jugement et dans l’accueil de votre expérience.
- Demandez-vous comment vous pouvez développer un niveau d’aisance dans cette situation. Que pouvez-vous apprendre? Est-ce que vos attentes doivent changer? Est-ce que vous devez partager vos incompréhensions avec votre gestionnaire? Est-ce que vous devriez discuter de vos doutes avec votre équipe? Qu’est-ce qui va vous permettre de transcender vos freins et entrer dans une résilience de potentialité?
Comme plusieurs d’entre vous, je porte plusieurs chapeaux professionnels : je suis présidente-fondatrice d’o2Coaching, je suis coach exécutive, auteure, conférencière, gestionnaire, etc. Développer la résilience en tant que leader fait partie intégrale de tous ces rôles. C’est aussi mon rôle d’aider les membres de mon équipe à développer leur propre résilience. Je le fais, par exemple, en y mettant mon intention, en les écoutant, en les accueillant dans leurs défis et en ayant pleinement confiance en eux.
C’est aussi ce que je souhaitais accomplir en écrivant mon livre Propulsez votre équipe. À travers les histoires de gestionnaires, je voulais donner aux leaders le sentiment qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils sont accompagnés, qu’ils ont les outils pour exercer l’un des métiers les plus difficiles et, à la fois les plus gratifiants – plus que jamais – leader une équipe.
Pour ceux qui souhaitent développer leur résilience de potentialité et celle de leur équipe, vous pouvez vous procurer mon livre au : cloecaron.com/pve-livre